Qu’est-ce que la fièvre catarrhale ovine ?

La fièvre catarrhale ovine (FCO) ou maladie de la langue bleue est une infection virale de répartition mondiale.

Il existe 29 sérotypes numérotés de 1 à 29, c’est pourquoi on parle de BTV4, BTV8 etc. Associée à des pertes économiques considérables, elle touche principalement les ovins, mais aussi d’autres ruminants domestiques et sauvages.

Chez les bovins, les baisses de production de lait et les conséquences sur la reproduction (avortements, malformations) sont également des impacts importants. La FCO n’affecte pas les humains, mais constitue une véritable menace pour les animaux.

BTV sheep

Des insectes minuscules, vecteurs clés de transmission du virus

Les moucherons piqueurs du genre Culicoides, dix fois plus petits que les moustiques, sont les vecteurs naturels de la fièvre catarrhale ovine. On les trouve sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Ce genre d’insectes piqueurs compte de nombreuses espèces différentes, mais moins de 20 d’entre-elles jouent un rôle significatif dans la transmission du virus.

Après qu’un moucheron a pris son repas de sang sur un animal infecté, et lorsque les températures dépassent 20°C, le virus se réplique dans l’insecte et migre dans ses glandes salivaires. Ce dernier, lors d’un repas de sang ultérieur transmet la maladie à un autre animal, propageant ainsi le virus. Le virus peut être présent chez l’hôte pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Dans les pays tropicaux, où l’environnement est généralement humide et chaud, les cas de FCO sont plus nombreux et répartis tout au long de l’année. Les conditions sont parfaites pour permettre aux moucherons de proliférer. Ils deviennent alors de parfaits vecteurs.

En zone tempérée (notamment en Europe), il faut que l’activité des Culicoides soit combinée à des températures élevées pour que le virus puisse s’y répliquer. Ainsi, la FCO y est saisonnière : son intensité atteint son paroxysme au cœur de l’été et en automne.

Il existe au moins 29 sérotypes viraux différents. Huit d’entre eux ont été identifiés en Europe. Les moutons présentent les symptômes les plus graves avec des signes de fièvre hémorragique accompagnés d’œdèmes et ulcères de la face et des pieds pouvant aboutir à des formes létales. Dans certains cas, le taux de mortalité peut approcher les 100 %.

Il existe des cas particuliers où la transmission du virus de la FCO s’exonère des Culicoides vecteurs. Par exemple, le sperme des taureaux et des béliers infectés peut être infectieux y compris lors d’insémination artificielle par des paillettes congelées. Chez les brebis et les vaches, le virus atteint parfois les fœtus par le biais du placenta. Enfin, les objets non stériles et contaminés (ex. : matériel chirurgical, aiguilles) peuvent aussi être des sources de contamination.

Dans les régions où l’activité des vecteurs est favorable à la transmission du virus et où la FCO circule activement, son contrôle impose des limitations à la circulation des animaux, ainsi que des contraintes commerciales qui peuvent pénaliser l’activité économique du secteur.

Effets de la FCO

La liste des signes cliniques est longue. Il est essentiel de les identifier dès que possible. Ils peuvent inclure fièvre, ulcères, plaies, sabots douloureux, boiterie, salivation excessive, difficultés respiratoires, problèmes de reproduction, écoulements nasaux, œdèmes, douleur et rougeur de la zone oro-nasale, des yeux et des oreilles.

Les lèvres deviennent gonflées et la langue peut s’extérioriser à cause de l’œdème. Elle prend parfois une couleur bleuâtre : on parle parfois de la « maladie de la langue bleue » ou Bluetongue en anglais.

Chez les moutons, le virus peut induire de la fièvre, de l’anorexie, une faiblesse, une perte de poids, une dépression, des vomissements, des diarrhées et une pneumonie. Dans certains cas, les brebis peuvent donner naissance à des agneaux malformés ou avorter spontanément.

Chez les bovins, on observe de fortes variations individuelles. Globalement, les symptômes sont moins fréquents mais peuvent être similaires à ceux décrits chez les moutons. Les autres ruminants domestiques tels que les chèvres présentent en général peu de symptômes, voire aucun.

La production de laine des moutons peut être affectée par la FCO. Certains moutons convalescents peuvent notamment présenter une perte partielle ou totale de leur laine en raison d’une dermite virale.

Dans les régions endémiques de FCO ou proches des zones d’endémie, il est nécessaire de surveiller les animaux pour détecter s’ils présentent des signes cliniques évocateurs de FCO. Si tel est le cas, l’étape suivante consiste à contacter rapidement son vétérinaire pour qu’il effectue des tests de laboratoire afin de confirmer la suspicion. Une déclaration aux autorités sanitaires a lieu dans tous les cas car la FCO est une maladie réglementée.

Prévention et contrôle de la FCO

Il n’existe pas de traitement spécifique contre la FCO. Le repos, la mise à disposition de nourriture appétente et facile à ingérer ainsi que des traitement symptomatiques (notamment antalgiques et antiinflammatoires) peuvent aider les animaux à traverser la phase difficile de la maladie.

Des mesures de contrôle de la FCO peuvent être mise en place, elles comprennent :

  • La surveillance des animaux potentiellement infectés
  • L’isolement des animaux infectés pour prévenir la propagation du virus
  • La localisation des zones infectées et potentiellement touchées pour mettre en œuvre les mesures appropriées
  • L’identification de la souche virale à l’origine de la FCO, puis vaccination contre le sérotype identifié (meilleure mesure de prévention)
  • La mise en œuvre de mesures de lutte contre les insectes et d’un plan de vaccination préventive
  • Le déplacement des animaux dans les étables du crépuscule à l’aube, lorsque les moucherons sont les plus nombreux

Conscient de l’importance de la vaccination pour prévenir la FCO, le laboratoire Boehringer Ingelheim a mis au point des vaccins couvrant les sérotypes 1, 2, 3, 4 et 8 du virus de la FCO, présents principalement en Europe. En vaccinant les animaux, nous pouvons réduire le risque d’épidémie.

Sources :

  • World Organization for Animal Health (Bluetongue - WOAH - World Organisation for Animal Health)
  • The Center for Food Security & Public Health Disease Information - CFSPH (iastate.edu)

FR-VPH-0001-2024 V2.0 Boehringer Ingelheim France – Mai 2024